Le loup vient de se réveiller.
Endormi hier soir sans avoir rien mangé.
Bien grognon, contrarié de n’avoir rien trouvé.
Ouvrant ses yeux, il découvre dans sa chambre,

Là, au pied de son lit, un petit enfant,
Tout vêtu de rouge, le regard scintillant.
Le loup voyant là, une idée de repas,
Se frotte les mains, se lèche les babines.

Mais soudain il se souvient des mots de son papa :
« Mon fils, quand donc auras-tu copains et copines,
pour pouvoir partager tes si bons repas ? »

Alors sur ces sages paroles, si bien réfléchies,
Le loup bondit de son lit pour se faire un ami.
Et avec grand appétit, l’invite à manger.

Le loup veut manger,
Mais ne sait par où commencer.
Il a bien quelque part un morceau de poulet,
Au fond de son frigo perdu depuis trois jours.

Pourquoi ne pas choisir ces restes de boulgour,
Oubliés avant hier soir sous un bout de fromage,
Tout collant, tout gluant, qui souilla son pelage ?
Il se dit : « Pourquoi pas cuisiner ces fameux gnocchis ? »

Ramenés fraichement d’un si joli pays.
Mais il faut pour cela ressortir la vieille poêle.
Qui tombant sur sa patte lui avait fait si mal.

Le loup grogna, tellement contrarié,
Qu’il fit demi-tour jusqu’à son canapé,
Et décida de dormir, pour une fois sans manger.

Pas de doutes, jeune quadra, j’ai enfin tout.
Toi, ma moitié, bien pensante, bien patiente…
Toi, mon aîné, bien élevé, un peu fou fou.
Toi, ma cadette, tête brûlée, bien intelligente.

Petite maison, sans grande prétention.
Le job qu’il faut, l’expérience à point.
Les jours qui se suivent sans trop de foin.
Une vie et juste ce qu’il faut comme action.

Lorsque la journée s’achève et que je rentre enfin,
Lorsque je te retrouve, toi et mes deux enfants,
Regards qui pétillent et jolis sourires en coin,

C’est la magie qui agit, l’amour qui surgit.
Mais toujours un grand vide de l’autre côté,
Le vide de vous deux qui jamais n’est comblé.

Avec tes lunettes toutes rondes,
Et ta petite tête blonde,
Comment ne pas s’imaginer,
Que tu es un très grand sorcier ?

Lorsque tu brandis ta baguette,
Pour en jeter des tas de sorts,
Tu me pétrifies, me jette au dehors,
Es-tu tombé sur la tête ?

Sans parler non plus de tes potions,
Qui bavent, explosent ou dégoulinent,
Qui tâchent le sol de la cuisine !

Si en plus, on chante des chansons,
De magie ou bien d’incantations,
Quelle sacrée histoire de sorciers !

Si un jour tu m’avais dit,
Si un jour tu m’avais parlé,
De tous ces bons moments déjantés,
De tous ces grands moments de folie,

Jamais je n’y aurais cru, ni même songé.
Combien de faux départs, de courses ratées,
De cartons jaunes, rouges, ou encore d’abandons,
De bras baissés sans plus de réactions ?

Bien des fois j’ai tenté la fuite,
Avec mon sac à dos jusqu’au bout du monde,
A t’en faire pleurer Maman, et la suite,
La suite, Maman, c’est une bien belle ronde.

A deux, puis trois et bientôt quatre.
Main dans la main en une farandole.
Réalité ! Mes pieds touchent bien le sol.
Ce n’est pas qu’une pièce de théâtre.

Si un jour tu m’avais dit,
Si un jour tu m’avais parlé,
En regardant cet enfant devant ce musée,
Assis sur ce vieux banc tout usé, tout gris.

Je t’aurais répondu :  » – c’est pas pour moi, tant pis !
Je passe mon tour, j’attends le prochain. »
Métro, bateau, radeau ou train ?
Et puis, avec toi, je me suis repris.

Depuis, tous les matins devant la montagne,
Quels que soient les nuages qui s’y accrochent,
Je mesure ma chance et tout ce que je gagne,
De vous avoir près de moi, avec moi, si proches.

Que les anges m’entendent et protègent aussi
Cette magnifique union, mon joli foyer,
Et m’aident à traverser le temps même si,
Parfois un caillou essaye d’enrayer

Cette bien belle mécanique qui tourne et qui tourne,
Au fil des saisons, du temps et des années.

Dans la froideur d’une nuit d’hiver,
La lune dans son lit de nuages,
Tente en vain de sortir malgré son vieil âge,
Pour éclairer l’enfant sous la regard de sa mère.

Il a bien tout préparé, s’est bien apprêté,
Mis ses chaussures, tour de cou et bonnet,
Pour l’aider à patienter, résister à la brise,
Et scruter dans les cieux bien à sa guise,

Pour trouver, écouter, tout mouvement,
Chercher, fureter, tout bruissement,
Avec pour objet une unique mission,

Rencontrer ce Monsieur qui emplit nos maisons,
De cadeaux, de magie et aussi d’émotions,
Et aussi pour y voir ses yeux tous pétillants.

Deux mil vingt,
Mais qu’avons-nous donc pas compris ?
Mais que ne voulons-nous pas entendre ou voir ?
Est-ce une guerre moderne qui nous sourit ?
Qui nous nargue de soir en soir,
Chez nous, au terme de nos journées ?
Que peut-on bien avoir retenu,
Des siècles passés, d’année en année ?
L’homme devient-il si dément,
Comme au crépuscule de sa vie,
Comme si tout était perdu ?
Pourquoi ne peut-on pas rester clément ?
Le lundi, au loin de nos bactéries,
Le mercredi, au nom de l’argent,
Le vendredi, à suivre la foi d’un dieu.
Alors que devons-nous décider ?
Comment reprendre le bon sentier ?
Laissez-moi croire que nous le pouvons,
Laissez-moi croire que nous le voulons,
Et qu’un jour enfin, nous allons nous réveiller.

Lorsque survient l’aube et qu’apparaît le soleil,
Que la fraîche rosée sous les rayons ardents,
L’écume des vagues de l’océan vaillant,
Nous laisse à contempler un spectacle pareil,

Etouffés dans la terre et aussi dans la mer,
De l’origine du monde ou posés par magie,
Enfantés du magma et puissante énergie,
Rochers granitiques, ni saillants, ni amers.

A l’occident, teintés d’une touche rosée,
Au sud, tendrement galbés, solennels, grisés,
Fondateurs de mythes, légendes anciennes,

Protégés dans le cœur des forêts gardiennes,
Sublimés par la brume et caressés par l’eau,
Ils traversent le temps comme de vrais héros.

C’est l’histoire d’un ptit bonhomme,
Qu’était pas plus haut que trois pommes.
Il était vraiment tout mignon,
Dans sa ptite cabane en carton.
Il n’aimait pas trop ses chaussures,
Elles n’allaient pas subir l’usure.
Quand parfois la colère s’abattait,
Il avait vite fait de grimacer,
Pour changer le monde en sourire,
Et aussi la vie en fou rire.

C’est l’histoire d’un ptit bonhomme,
Qu’était pas plus haut que trois pommes.
Il aimait bien prendre son bain,
Il aspergeait tapait des mains.
Piano, guitare, tout en musique,
Pour tout un univers magique.
En haut de son trône il dominait,
La plus grande place pour manger,
Les meilleurs pots que sa reine mère,
Prenait plaisir à les lui faire.

C’est l’histoire d’un ptit bonhomme,
Qu’était pas plus haut que trois pommes.

Spéciale dédicace au 8.1, ouaich ouaich

Toucher l’herbe du bout de mes pieds,
Regarder le ciel, l’horizon s’éloigner,
Un frémissement d’arbre, un insecte qui vole,
Un oiseau qui chante, un chat qui miaule,
Au loin, je cherche ton regard,
Au loin, je cherche ta présence.

Sentir le vent sur mon visage,
Le soleil couchant en paysage,
Les blés qui dansent, les nuages qui passent,
L’été approche, et fondent les glaces,
Au loin, tu as suivi ta route,
Au loin, je n’ai pas de doutes.

Tout est ephémère, tout est passager,
Cet instant vient à peine de passer,
Que le suivant vient de s’installer,
Se concentrer, tout mémoriser,
Au loin, tu t’es éloigné,
Au loin, es-tu satisfait ?

A la veille de l’été, je vais fêter,
Comme à chaque fois, toutes les années,
Tout ce que tu es pour moi,
Et tout ces mois sans toi.
Au loin, je pense à toi,
Au loin, je ne t’oublierai pas.