Le loup vient de se réveiller.
Endormi hier soir sans avoir rien mangé.
Bien grognon, contrarié de n’avoir rien trouvé.
Ouvrant ses yeux, il découvre dans sa chambre,

Là, au pied de son lit, un petit enfant,
Tout vêtu de rouge, le regard scintillant.
Le loup voyant là, une idée de repas,
Se frotte les mains, se lèche les babines.

Mais soudain il se souvient des mots de son papa :
« Mon fils, quand donc auras-tu copains et copines,
pour pouvoir partager tes si bons repas ? »

Alors sur ces sages paroles, si bien réfléchies,
Le loup bondit de son lit pour se faire un ami.
Et avec grand appétit, l’invite à manger.

Le loup veut manger,
Mais ne sait par où commencer.
Il a bien quelque part un morceau de poulet,
Au fond de son frigo perdu depuis trois jours.

Pourquoi ne pas choisir ces restes de boulgour,
Oubliés avant hier soir sous un bout de fromage,
Tout collant, tout gluant, qui souilla son pelage ?
Il se dit : « Pourquoi pas cuisiner ces fameux gnocchis ? »

Ramenés fraichement d’un si joli pays.
Mais il faut pour cela ressortir la vieille poêle.
Qui tombant sur sa patte lui avait fait si mal.

Le loup grogna, tellement contrarié,
Qu’il fit demi-tour jusqu’à son canapé,
Et décida de dormir, pour une fois sans manger.